mardi 27 août 2013

Depuis ce que l'on peut considérer comme la fin de l'hiver austral, les oiseaux sont de sortie et plus faciles à photographier, je vous propose donc de découvrir quelques-uns des spécimens emblématiques du lieu, pour compléter la série ornithologique.
Commençons par signaler que l'isolement de la Canellia fait que les condors sont des oiseaux que l'on rencontre fréquemment ici et j'ai même eu le plaisir d'assister à la visite de cinq condors en formation groupée (le condor est un oiseau qui vit en groupe sous la domination de l'apu, le mâle dominant). Le spectacle est impressionnant car rappelons que l'envergure du mâle est de 3,5 mètres. C'est le plus grand oiseau terrestre volant. D'ailleurs sont vol est planant, il profite des courants ascendant et plane pour se déplacer jusqu'à une hauteur pouvant atteindre les 5000 m. Une femelle profite du passage au-dessus de la Canellia pour voir qui est cet étranger qui la photographie. Elle restera une bonne dizaine de minutes à voler au dessus de moi, un contact émouvant.

Dans la catégorie rapaces, je croise aussi l'aigle bleu du chili, enfin à ce qu'il me semble car celui-ci d'une taille d'environ 50 cm, possède une tache marron sur le dos. Ce bel oiseau chasse sur la route qui mène du Romeral à Pichasca.

La crécerelle d’Amérique est beaucoup plus petite puisque celle-ci mesure une quinzaine de centimètres mais elle est très colorée, ce qui en fait un oiseau tout à fait remarquable.

Enfin dans la famille des rapaces toujours, je croise le faucon chiloé, plus grand avec vingt centimètres de hauteur et moins farouche que la crécerelle.
Son vol est particulièrement rapide et j'ai bien du mal à le saisir lors de sa fuite.


Et l'on ne pouvait finir cette série de rencontre sans citer la conure de Patagonie, un perroquet au couleurs vives, oiseau assez comique car malgré un plumage des plus gracieux, c'est un braillard dont les cris n'ont rien à envier aux corbeaux. Il est peu farouche et se laisse photographier facilement. Ils squattent en bandes les fils électriques. Leur vol groupé est très beau battant des ailes rapidement et présentant une forme très effilée avec leur longue queue.

Sachez que je ne suis ni dans un zoo, ni dans une réserve naturelle et que tous ces oiseaux font partie du paysage quotidien de ce coin au bout du monde.





Deux jours plus tard, profitant toujours du temps superbe, nous visitons cette fois le plus haut sommet près de la Canellia.
Cette balade s'intitulera la 'journée du Condor'.
Voici la cible à atteindre qui me nargue depuis le début de mon séjour.

Et voici le parcours qui nous mènera à un peu plus de 2600 mètres avec30 km de marche, 1,3 km de dénivelé sous 30°C et 20% d'humidité.
En route, nous ne rencontrerons personne pendant toute la journée. Seul avec Baladin, pas question de prendre des risques donc quelques précautions sont à prendre : suivre les sentiers et pistes à chèvres, éviter les zones à cactus (les aiguilles au sol de 10 cm traversent les semelles), se couvrir en conséquence en fonction de l'altitude et surtout se méfier de la descente pour éviter les foulures (10 km avec une cheville en vrac peut devenir très problématique). Ces précautions prises, on peut profiter pleinement de cette expérience physique et mentale, seul dans la Cordillère des Andes. Quelques vizcacha (sorte de gros lapin à longue queue) décampent à la vitesse de l'éclair à notre passage et après quelques kilomètres, nous rencontrons nos premiers condors. Ce ne seront pas moins de 10 condors dont deux couples que nous croiserons dans le ciel azuré.
Arrivé au sommet, baladin tire la langue et les plaques de neige qui restent encore au sommet sont les bienvenues pour nous rafraîchir. Baladin s'allonge dessus et je goûte ma première neige des Andes.
Le but de cette montée est évidemment de profiter du panorama que je retranscris en photo, avec au fond du paysage coté est, la cordillère Argentine enneigée.

Au retour en milieu de parcours, Baladin n'en peut plus. Mes réserves d'eau complétées avec la neige du sommet partirons donc pour le rafraîchir et l'abreuver et nous trouvons au creux d'une vallée près d'un sérail provisoire à chèvre de l'eau supplémentaire pour le rafraîchir. De retour en fin d'après midi, après être partis à 10h00, c'est une bonne douche qui enlèvera les plaques salées de sueur séchées qui me brûlent les yeux et une bonne nuit qui me remettra de cette randonnée inoubliable.


Mais assez d'étoiles, je me trouve être dans un environnement formidable, sauvage, intact, alors allons nous balader un peu avec baladin (le chien, le seul compagnon avec qui l'on puisse parler de choses sérieuses quand on a pas vu âme qui vive depuis 20 jours..). Je pars donc le matin au réveil pour dérouiller mes muscles ankylosés par les nuits froides d'observations. Direction la vallée pour faire simple et ne pas me perdre (30 degrés et 20% d'humidité, il vaut mieux prendre ses précautions) et nous irons jusqu'au pied du Guayaquil, petite montagne à l'est de Monte Patria.
Rencontre avec les habitués du lieu
et découverte des fleurs emblématiques des lieux dont la Rhodophiala, jolie petite fleur rouge à longs pistils
et l'Aristolochia chilensis (l'oreille du renard, oreja de zorro), une plante carnivore de belle taille pour un milieu assez aride. En réalité elle ne capture pas les insectes pour les manger mais juste pour le temps de la pollinisation en utilisant les poils qui couvrent la parois intérieur de la plante. L'odeur de cette plante est assez forte pour attirer les insectes volants (assez proche de l'odeur de certains fromages affinés de longue date).
Je rencontre aussi, un peu surpris, une plante dont je n'ai pu identifier l'espèce mais qui laissera une trace dans ma mémoire, car au toucher, elle est aussi accueillante que les meilleurs orties de nos campagnes.
A éviter donc de se laisser piéger si vous ne voulez pas vous gratter frénétiquement pendant 10 minutes.

vendredi 23 août 2013

Encore un peu d'astronomie ? Alors voici pour vous mesdames la 'Boite à Bijoux'... C'est le surnom donné à l'un des plus bel amas ouvert du ciel que l'on peut voir à l’œil nu sous un bon ciel. C'est un regroupement stellaire situé juste à coté de l'étoile beta de la Croix du Sud, étoile qui s'appelle Mimosa. Il n'est visible que de l'hémisphère sud tout comme la constellation qui l'abrite, ce qui en fait un emblème souvent utilisé sur les drapeaux des pays australs. On retrouve en effet la Croix du Sud sur les drapeaux du Brésil, de l'Australie, de la Nouvelle Zélande, de la Papouasie Nouvelle-Guinée, des îles Samoa, des îles Cocos, des îles Tokelau et de l'île de Niue.

La Boite à Bijoux (nommée ainsi par le célèbre astronome Herschel) désignée par NGC4755, est composée d'étoiles jeunes d'environ 7 millions d'années et est située approximativement à 6440 a.l.
Sur cette photographie, on distingue une étoile rouge qui est en fait en avant plan de l'amas, c'est Kappa Crucius située à 1700 a.l. L'intruse est facile à reconnaître car c'est une supergéante rouge alors que les autres étoiles de l'amas sont de couleur bleue. C'est cet alignement fortuit qui rend tout son charme à ce bel amas.

Continuons avec une plongée sur un autre univers île, la galaxie NGC 1365 dans la constellation du Fourneau.
Retournons à l'époque de la disparition des dinosaures puisque nous la voyons telle qu'elle était il y a 56 millions d'années. C'est en effet le temps qu'a mis la lumière des étoiles qui la compose pour traverser les 560000000000000000 km qui nous séparent d'elle à la vitesse prodigieuse de 300000 km par secondes (la nature n'ayant, à ma connaissance pas trouvé le moyen d'aller plus vite).

Cette galaxie est un très bel exemple de spirale barrée, non qu'elle soit partie loin ou que ses propos soient incompréhensibles mais parce que sa structure spiralée est stoppée en son centre par une barre d'étoile et de poussières. La structure spirale est dénommée ouverte car nous distinguons bien deux bras très ouverts et peut enroulés sur eux-même. A taille des deux bras totalise environ 160000 a.l. Au télescope, elle se résolue avec un instrument d'au moins 200 m de diamètre car sa magnitude est de 10.
La veille de mon anniversaire, Alain Klotz (un astronome amateur français bien connu) y a découvert une très belle supernova, la SN 2012fr, le 27 octobre 2012.





J'ai droit à un peu de visite avec l'arrivée dimanche de Tito Florès et son épouse (quel beau nom), des amis de Nadine et Raymond. Il est venu me ravitailler et nous gratifie d'un barbecue à la chilienne, avec une énorme quantité de viande de première qualité pour 10 personnes, le tout généreusement arrosé d'un petit vin chilien de très bonne facture. Un vrai Pantagruel des Andes... Ça fait du bien d'avoir passé une semaine avec de la compagnie, et c'est maintenant un mois de solitude qui m'attends.

La semaine suivante n'est pas très propice à l'observation à cause du mauvais temps, je m'initie donc à la cuisine sud américaine, avec au menu, chili con carne, burritos, bananes plantain, beignets de saumon au piment...

Puis c'est le retour du beau et avec de nouvelles photographies du ciel.
Commençons par la photographie du rapprochement entre la Lune et Vénus.
Ce soir là, les positions apparente de la Lune et de Vénus sont très proches dans le ciel.

Deux choses intéressantes sur cette photo.
La première est la lumière cendrée de la Lune que l'on distingue bien. Cette lumière cendré qui éclaire le coté plongé dans la nuit de notre satellite vient simplement du fait que dans le ciel sélène, la Terre apparaît presque 4 fois plus plus grosse que la lune vu de de la Terre. Le fait en simple puisque le diamètre de la Terre est de 12700 km et que celui de la Lune est de 3470 km. La surface réfléchissant les rayons du Soleil est donc 13 fois plus importante. De plus, l'albédo de la surface de la Terre (son pouvoir réfléchissant) est de 35% contre 7% seulement pour la surface de la Lune (il y a de l'eau sur Terre, pas sur la Lune). Il en résulte que lorsque c'est la pleine Terre sur la Lune, la lumière qui éclaire le coté dans la nuit de la Lune est 40 fois plus importe que lorsque l'on est éclairé par la pleine Lune. On distingue ce phénomène sur Terre lorsque la lune se présente en fin croissant.

La seconde est une observation qui a été faite pour la première fois par Galilée et qui l'a aidé a prouver que le système Héliocentrique de Copernic était le bon (La Terre tourne autour du Soleil). Si 'on observe attentivement Vénus, on s’aperçoit qu'elle n'est pas ronde ou ponctuelle mais présente une phase, comme les phases de la Lune. En suivant la forme que nous présente Vénus, on s’aperçoit que comme la lune elle nous apparaît tantôt en fin croissant, tantôt pleine en fonction de la position qu'elle occupe par rapport au Soleil qui l'éclaire et que ces phases cycliques et régulière montrent sa rotation autour de l'astre du jour. Ici elle nous apparaît au trois quart pleine et va aller apparaître de plus en plus en croissant les mois qui viennent effectuant un cycle complet en 584 jours (révolution synodique) alors que sa période de révolution est de 224 jours (hé oui, n'oublions pas que la Terre tourne aussi autour du soleil en 365 jours et dans le même sens pendant ce temps-là!).

Ainsi la Terre tourne autour du Soleil mais également sur elle-même le jour (le Soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest) mais aussi la nuit ou les étoiles font le même trajet. C'est ce que montre un appareil photographique fixe qui accumule leur lumière pendant un certain temps (on appelle ce type de photographie une circumpolaire).

En combien de temps la Terre effectue elle une rotation sur elle-même ? C'est ce que nous montre cette photographie. Le temps de pose est de une heure et demi. Pendant ce temps, les étoiles ont dessinées un arc de cercle de 22,5 degrés. Sachant qu'un tour représente 360 degrés, le calcul est simple, on divise 360 par 22,5 et l'on multiplie le résultat par une heure et demi, ce qui nous donne 24 heures (en réalité, sur cette photo, la rotation des étoiles est un peut plus grande que 22,5 degrés car il faut compter les déclenchements entre les poses de 5 minutes qui se succèdent). Décidément, Galilée avait raison et Bellarmin l'inquisiteur qui le condamna avait tort.

Continuons de rendre hommage aux architectes de l'héliocentrisme avec ce cliché de la Lune et du cratère Copernic justement, le plus beau et le plus grand des cratères sélène.
C'est un cratère d'impact qui mesure 93 km de diamètre pour 3800 mètres de profondeur et qui est situé dans l'océan des tempêtes (l'appellation océan qui est ancienne est évidemment trompeuse, car comme on le voit bien, il n'y a pas d'eau).

On distingue plusieurs éléments géographiques caractéristiques des cratères d'impacts météoritiques.
Tout d'abord le cratère lui même présente des pentes intérieures en gradin alors que les pentes extérieures sont en pente douce et continue. Ensuite au centre du cratère, on distingue un piton rocheux de 1200 mètres de hauteur, crée lors de l'impact par la remontée de magma du manteau lunaire. Enfin, tout autour du cratère, on aperçoit des zones blanches rayonnantes à partir du centre et qui sont des éjectas de matière dispersées tout autour du point d'impact. Sur ce cliché qui résulte de la compilation de plusieurs dizaines d'images issues d'un film réalisé avec une caméra DMK41, les plus fins détails ne font que 500 mètres. C'est pourquoi on s'aperçoit que les cratères d'impacts sur la Lune sont de taille très variées et ont donc provoqués par des météorites plus ou moins grosses. Sur le coté droit, les montagnes des Cartpates (lunaires) s'étendent sur près de 400 kilomètres et bordent la mer de pluies.



lundi 12 août 2013

La seconde nuit à l'observatoire était un peu plus mouvementée. Le ciel était plein de promesses, j'avais fabriqué une aigrette métallique pour le télescope afin d'aider à la mise au point de l'image et pour embellir aussi quelques images d'amas d'étoiles. Le tout installé sur le télescope, ça fonctionne mieux que je ne l'espérait.
Je commence donc à imager M83 et là je suis un peu surpris pas le faible signal lumineux que m'envoie la galaxie... Surprise, de la buée s'est installé sur la lame de fermeture du télescope, empêchant toute la lumière de parvenir au détecteur. C'est la première fois que j'ai de la buée ici, alors que c'est chose courante dans le nord de la France et on s'équipe en général pour l'éviter et la faire partir. Mais ici, point de résistance chauffante, de pare buée ou de sèche cheveux. Je ne peux me résoudre à gâcher cette nuit d'observation par un peu de buée et me met en devoir de la faire partir, mais comment ? Utiliser la chaleur générée par la caméra serait une solution, mais je ne veux pas prendre le risque de la manipuler ainsi. Je descend donc au chalet pour trouver une solution sous l’œil amusé de Cody. Me retrouvant dans la cuisine, l'imagination commence à porter ses fruits. Il y a là un vieux tuyau d'aspirateur, une yaourtière et je dégote un ventilateur de PC. Ni une ni deux, je remonte à l'observatoire et j'installe le tout branché sur une batterie...
Et ça marche. Les avantages : la yaourtière ne consomme que 25 Watts, ce qui est l'idéal pour ne pas pomper toute les batteries. Le ventilateur de PC ne consomme presque rien lui non plus. Enfin, la chaleur générée par la yaourtière est une chaleur douce, idéal pour faire partir la buée sans chauffer la lame de fermeture. J'ai laissé tombé le tuyau d'aspirateur ou la chaleur s'y dispersait. Enfin, le tout est bien entendu réutilisable, après une nuit d'observation on peut donc se faire des yaourts... Devant ce génie du bricolage très Français, Cody et moi sommes tout de même mort de rire : une yaourtière pour la Voie Lactée, c'est, je pense une première...

Cette nuit nous avons également remarqué un grand nombre d'étoiles filantes entre 2 heures et 4 heures du matin du vendredi 2 août. Par moment, la fréquence était d'au moins deux étoiles filantes par minutes avec de joli doublés et des très brillantes, laissant une traînée ionisée dans l'atmosphère. Peut être étions nous dans un nuage avancé de l'essaim des Perséïdes prévu pour le 12 Août ?

Cependant imager M83 est désormais trop tard et je me reporte sur une nébuleuse à émission qui a toute l'apparence d'une nébuleuse planétaire, NGC6164. Située à 4000 a.l., elle s'étend sur 4 a.l. dans la constellation de la Règle et le gaz qui la compose est ionisé par la puissante émission de rayonnement de l'étoile centrale.

La photo résulte du montage de 40x1 minute en luminance et de 10x1 minute en RVB en binning2.


Les autres soirées sont studieuses, en musique mais la différence culturelle se faisant sentir (Cody n'écoute que de la country music), je décide d'y aller en douceur et de l'initier à Morcheeba, qu'il apprécie heureusement.
Le samedi je reconduis Cody à Pichasca et lui promet de passer le voir à New York dès que possible. Il veut me faire visiter ce monde en miniature ou toutes les nationalités se retrouvent dans un grand melting pot.

samedi 10 août 2013


Pas facile de mettre à jour un blog lorsque l'on est isolé dans la Cordillère des Andes. Mais voici un résumé des derniers jours ou la météo capricieuse oblige à un peu de vigilance. La recharge des panneaux solaire peut s'avérer un casse tête lorsque le mauvais temps hivernal s'installe. Mais avec un peu d'expérience, on y arrive.
La première semaine d'août à été marquée par l'arrivée de Cody O'Neil qui a séjourné à La Canellia de Lundi à samedi. C'est un étudiant en astronomie à l'université de Princeton (New York) qui a décroché une bourse pour faire de l'astrophotographie au Chili. Il s'intéresse aussi grandement à la philosophie qu'il étudie également.
Je le récupère donc lundi à Pichasca ou nous en profitons pour nous ravitailler dans la petite épicerie ou l'on trouve néanmoins de tout.

L'épicière est charmante et se fends même régulièrement d'un petit mot français pour me faire plaisir.

Dans ce petit village tranquille, tout le monde se connaît et la présence d'étrangers est évidemment remarqué.
Mais ils sont fier de savoir qu'un peu plus haut dans la montagne on vient de France ou des USA pour faire de l'astronomie.
La météo de cette semaine ne nous a malheureusement pas permis de passer de nombreuses nuits à l'observatoire. Nous en avons donc profité pour voir ensemble les techniques de base de l'astrophotographie, du matériel à utiliser, des logiciels à maîtriser et évidemment des cibles astronomiques qui s'offrent à nous dans l'hémisphère sud. Nos discussions sont également tournées vers l'astronomie de façon plus générale et vers l'aventure que représente un séjour de trois mois, seul, ici. Comme le dit Cody, dans cet endroit, depuis un million d'années, il n'y a que l'homme qui ai changé. Changé pour aujourd'hui observer la pluralité des mondes dans la solitude la plus absolue. Une expérience introspective et interrogative intéressante.
Étant Français, c'est moi qui cuisine et je me fais un plaisir de lui faire découvrir notre art national pendant qu'il profite de la tranquillité et de la sérénité du lieu pour écrire son livre dont le titre sera sûrement inspiré par une conversation sur la qualité du ciel et le fait que la nuit, nous sommes éclairés par les étoiles de la Voie Lactée. Ce sera donc 'à l'ombre des étoiles'...
Notre première nuit à l'observatoire est consacrée au Grand Nuage de Magellan. Cody, équipé de son appareil photo (je tairais la marque de son 650D) installé en parallèle du télescope commence par imager en grand champ ce coin du ciel, puis je réalise au télescope un zoom sur la Nébuleuse de la tarentule. Cette image à grand champ nous servira pour approfondir ses connaissances en astrophotographie. Elle résulte de 7 images de 5 minutes.

On distingue une myriade d'étoiles dans un coin du ciel pourtant éloigné de la voie lactée et le Grand Nuage de Magellan, galaxie satellite de la notre située à 170 000 a.l., est parfaitement défini avec sur le coté la nébuleuse extragalactique de la Tarentule. Le Grand Nuage de Magellan compte environ 40 milliards d'étoiles contre environ 250 milliards pour notre galaxie. En bas à gauche, c'est l'étoile très brillante Canopus de la constellation de la Carène. C'est la deuxième étoile la plus brillante du ciel après Sirius.


La nébuleuse de la Tarentule est un vaste complexe de gaz et de poussières appartenant au Grand Nuage de Magellan. C'est la plus vaste nébuleuse (600 a.l.) du Groupe Local, qui est l'ensemble des galaxies liées à notre Voie Lactée. De magnitude 5, elle apparaît comme une petite tache flou à coté du Grand Nuage de Magellan. Il faut signaler qu'elle se situe cent fois plus loin que la nébuleuse d'Orion, star de nos nuits d'hiver dans l'hémisphère nord. C'est l'amas d'étoiles au centre qui illumine cette belle nébuleuse. C'est dans cette région du ciel qu'a été découverte en 1987 la supernova SN1987A, la plus proche depuis l'invention du télescope.

La photo résulte du montage de 30x1 minute en luminance en binning 1 et de 15x1 minute en RVB en binning 2.